Quel est le problème public en réponse auquel l’engagement est pris ?
Nombre de citoyens ne se sentent plus compris par leurs représentants, manquent de confiance en leurs institutions et partis politiques, ne comprennent plus le fonctionnement et le sens des processus décisionnels tant à l’échelle locale qu’européenne.
De nouveaux modes de gouvernances s’organisent pour faire changer les choses et donnent la possibilité au citoyen d’agir individuellement vers un destin collectivement choisi. Le modèle de la démocratie participative, à travers des technologies civiques s’impose alors comme une solution via des plateformes numériques adaptées au service du citoyen.
De plus en plus d’initiatives citoyennes, notamment des Hubs de CivicTechs ont vu le jour en Europe, mais pas encore au Luxembourg. Pourtant de multiples opportunités et exemples de « best practices » existent au niveau local, national et régional (Grande-Région), notamment grâce à l’écosystème numérique Digital Luxembourg.
A travers la création d’un Hub en matière de CivicTech, l’engagement décrit ici consiste à valoriser ce potentiel participatif afin de (re)placer le citoyen au centre du processus décisionnel en lui donnant les moyens d’apporter une réflexion critique et autonome sur les grands enjeux de notre société aux différents niveaux de la prise de décision.
Quel est l’engagement
Etudier la création et le développement d’un incubateur de CivicTech à dimension locale, Grande-Région et européenne à travers des technologies et méthodes innovantes qui répondent aux besoins concrets des citoyens, tout en les rapprochant davantage des institutions et pouvoirs publics.
Définition d’une CivicTech
Une CivicTech est un ensemble de procédés, d’outils, technologies et innovations de type « start-ups civiques », qui vont permettre d’améliorer un système politique, sociétal et économique. Plus largement, on peut distinguer trois catégories de projets CivicTech
(Gov Tech, Civic Tech, Pol Tech) les projets (a) d’ouverture du gouvernement, de (b) participation citoyenne et (c) celles qui accompagnent les partis et mouvements politiques dans leur campagne électorale. Ces technologies permettent d’accroître d’un côté l’influence des citoyens sur la vie politique, et de l’autre de rendre un gouvernement plus accessible, efficient et efficace. In fine, une CivicTech consiste à créer et/ou renforcer l’interaction démocratique entre le gouvernement et le citoyen, et partant, renforcer le contrat social.
Au delà de la classification en 3 catégories, on peut aussi les distinguer selon les besoins du citoyen :
– CivicTech d’appropriation (les médias de l’information) qui vise à expliquer de manière simple des procédures administratives ou des lois (ex : Guichet.Lu).
– CivicTech d’expression (remontée d’information) qui vise à exprimer et remonter des besoins réels du terrain (ex. un projet éducatif avec les étudiants des universités transfrontalières sous forme de hackathon).
– CivicTech de mobilisation qui vise à mobiliser les citoyens autour d’une cause X (ex. les e-pétitions étudiées par Raphael Kies à l’Université).
– CivicTech de participation pour donner l’opportunité au citoyen porteur de projets créatifs d’agir pour un impact sociétal (p. ex. une application mise en place dans une commune pour redonner du dynamisme à la vie de proximité, donner la prise d’initiative aux habitants).
– CivicTech d’évaluation dans un contexte de campagne électorale (ex. l’application SmartVote, étudiée par Raphael Kies, opérationnelle aux dernières élections législatives au Luxembourg en octobre 2018 et aux élections européennes de mai 2019. Au service du citoyen, l’application aide à comparer les programmes des différents partis politiques et candidats via un questionnaire).
Comment est-ce que l’engagement contribuera à résoudre le problème public ?
L’établissement d’un Hub européen des CivicTech, contribuera à atténuer le sentiment de déficit démocratique en donnant la possibilité aux citoyens de mieux s’informer, s’engager et interagir avec les autorités politiques et administratives. L’apport du hub interviendra plus particulièrement à quatre niveaux :
1) Valorisation et mise en commun des pratiques et expériences existantes au niveau des CivicTech au Luxembourg et la Grande Région ;
2) Promotion de projet CivicTech prometteurs ;
3) Analyse académique de projets existants ;
4) Service de consulting offert aux acteurs institutionnels.
Pourquoi est-ce que cet engagement est pertinent en matière des valeurs du PGO ?
Transparence
-L’émergence des CivicTech est conjointe à celle du gouvernement ouvert car elles partagent cette volonté de transparence, de participation et de développement du pouvoir d’agir. Véritable outil du gouvernement ouvert, elles s’appuient sur l’intelligence collective à des fins d’efficacité profitant à tous et créent un certain renforcement de la société civile. C’est la création à grande échelle d’un bien commun numérique.
Participation civique
-Les CivicTechs sont complémentaires à la stratégie de digitalisation du Luxembourg et un tremplin indéniable pour les pétitions électroniques (e-pétitions) qui contribuent à développer une démocratie participative au Luxembourg pour tous.
Redevabilité publique
-Fort de ses 48% d’étrangers issus de près de 170 nationalités différentes et à défaut du droit de vote, le Luxembourg pourrait via les CivicTechs proposer à ses citoyens étrangers de s’impliquer autrement dans la vie politique et citoyenne du pays.
Informations supplémentaires
« Action Grant » ouvert sur le site de la Commission Européenne dans la rubrique « Support to civil society organisations » : Dossier en cours de préparation (deadline 20/08/2019)
La liste des activités décrites ci-dessous n’est pas exhaustive. Globalement, nous retenons les 10 phases suivantes :